Comment l’Eglise doit-elle se situer face aux grandes mutations historiques du monde ? Doit-elle prendre au sérieux ceux qui disent que la chrétienté est en train de perdre – ou a déjà perdu – son statut de culture dominante dans le monde occidental, réduisant la religion chrétienne à une proposition de sens parmi d’autres ? Peut-être qu’est arrivé le moment favorable pour l’Eglise de se demander quelle est la Bonne Nouvelle que le monde attend. C’est cela qui a conduit Christoph Theobald, théologien jésuite franco-allemand, à développer une théologie originale à partir d’une herméneutique des signes des temps. Ayant le désir de contribuer à divulguer cette théologie au Brésil, le présent travail se penche sur le thème de la foi et de sa transmission à partir de deux oeuvres de l’auteur, qui ont été traduites en portugais, La Révélation et Transmettre un Evangile de liberté. Dans un premier temps, la problématique est située dans l’itinéraire de l’auteur et face aux défis de la post-modernité, terminant par une ébauche générale de la manière de faire du théologien. Ensuite les deux livres sont soumis à une analyse, tant au niveau de la forme comme du fond. Ainsi apparait la cohérence de la forme pastoral avec le contenu, véritable va-et-vient entre les Ecritures Saintes et les expériences individuelles et collectives, au sein des relations, de l’Histoire et de la création. Au fil de la lecture sont mises en avant les catégories inspirées par la contemplation du Nazaréen et de sa manière gratuite d’être en relation avec quiconque. Cela débouche sur un embryon de système ouvert, qui a pour axe vertical l’auto-révélation de Dieu – qui se traduit paradoxalement par son silence-, et pour axe horizontal, la sainteté, avec comme point d’intersection, la gratuité. En fin de parcours vient la question de la réception du discours. Est-ce que l’effort de l’auteur pour se communiquer de manière accessible va conduire le lecteur à suivre son propre itinéraire intellectuel et spirituel ou va tomber dans la tentation de l’immédiateté de formules qui peuvent aussi bien enthousiasmer que scandaliser ? Ce qui est certain est que la sainteté comme manière pour l’Eglise d’être en relation avec le monde est un signe visible, lisible et crédible pour l’humanité. Elle est élément de communion et de conversion, au service de la foi élémentaire dans la vie et du vivre-ensemble.