As vozes do cárcere: uma análise discursiva das autobiografias de estudantes da EJA de uma escola prisional do Estado de Pernambuco.

Abstract

This research work is affiliated to the theory of French Discourse Analysis, developed by the philosopher Michel Pêcheux (AD), and has as its central theme the discourse of guilt and regret present in the autobiography textual genre, produced by students of Youth and Adult Education (YAE) High School, deprived of freedom. This choice came from the need to observe which discourses are taken up, by interdiscourse, in the production of texts by subjects in freedom deprivation and to what extent these productions can be used as a subterfuge to dissemble their ideological formation. Thus, we seek to understand how the speeches of male students, in situation of freedom deprivation, produce effects of meaning of guilt and regret as they construct narratives about their own lives.For this, the concepts of discursive memory, silencing, repeatability, conditions of production, subject-position, sliding of meaning, ideological formation, and discursive formation were mobilized in this study in an attempt to unveil the weft of possible meanings that enable, in turn, new meanings. Therefore, as proposed by AD, we wove interpretative gestures into the analyzed materiality, identifying the effects of meaning produced within these discourses. The research, of qualitative approach, was carried out through the theoretical and methodological approach of AD, and is constituted from seven texts that were randomly extracted from a collection of eleven autobiographies produced, in a prison context, by students deprived of freedom, as part of a school project of the discipline of Literature. The autobiographies, taken as testimonies for the purpose of discourse analysis in this work, were collected in the Google Academic Platform from the following descriptors: prisoners, Pernambuco, autobiographies and coadunate with the objectives and guiding questions of this study. Faced with the data collected, we proceeded with our analytical gestures that were organized from the description and analysis of the discourses presented in the verbal materiality of the text, by thematic paths, considering the autobiographies as testimonies. We also investigated marks of religious, legal, social and political discourse in the discursive productions of male students deprived of freedom. The analyses point to effects that the subjects deprived of freedom who had their testimonies analyzed are crossed by a context of domestic violence that constitute their 'place of memory' from a very young age. That from the incarcerated subject position, the blame for the crimes committed is attributed to various situations and, almost never, there is self-blaming, which leads us to an effect of (Dis)guilt. The discourse of repentance, in turn, is constituted by religious interdiscourses that direct us to the effects of meaning of change, however, our analyses also show that in the vast majority, even though the context of domestic violence has been a constant in the lives of these subjects, they don’t depart from the discursive formation (FD) of the male chauvinist and/or patriarchal that constitute them. Finally, the research also points to an excess of violence in the actions of the police, whether with the subjects already deprived of their freedom, inside the penitentiary, or when they are approached/arrested, revealing a discrepancy between the effective conduct and what should function as their position, as a security organ legitimated by the State.

Cette recherche s’inscrit dans la théorie française de l’Analyse du Discours, dorénavant AD, développée par le philosophe Michel Pêcheux. Elle a comme thématique principale le discours de culpabilité et de regret présent dans le genre textuel autobiographique, produit par des étudiants de la modalité de l’Éducation des Jeunes et des Adultes (EJA) privés de liberté. Tel choix est arrivé de la nécessité d’observer que les discours sont repris, à travers l’interdiscours, dans la production des textes des individus en privation de liberté et jusqu'à quel point ces productions peuvent être utilisées comme subterfuges pour dissimuler sa formation idéologique. Ainsi, nous voulons comprendre le moyen par lequel les discours des étudiants du genre masculin, en situation de privation de liberté, produisent effets de sens de culpabilité et de regret en écrivant des narratives sur leurs propres vies. Pour cela, les conceptions de mémoire discursives, de silence, de répétabilité, des conditions de production, de la position-individu, de glissement sémantique, de la formation idéologique et de la formation discursive, dans cette étude, ont été mobilisées pour essayer de démêler les intrigues de significations possibles qui permettent, de cette fois, nouvelles manières de dire. D’ailleurs, selon ce que l’AD propose, nous avons articulé des gestes interprétatifs dans le matériel analysé, en identifiant les effets de sens produits à l’intérieur de ces discours. En s’appuyant sur l’analyse qualitative, cette recherche a été réalisée par le biais théorique-méthodologique de l’AD et a été constitué par sept textes choisis de manière aléatoire d’un recueil composé par onze autobiographies écrites, dans un contexte carcéral, par des étudiants privés de liberté, tel que partie d’un projet scolaire dans la discipline de Littérature. Les autobiographies, prises comme des témoignages à des fins d'analyse discursive dans ce travail, ont été collectées sur la plateforme Google Scholar à partir des descripteurs suivants : détenus, Pernambuco, autobiographies, qui intéressent les objectifs et les questions qui guident cette étude. D’accord aux donnés collectés, nous avons poursuivi avec nos gestes analytiques qui ont été organisés à partir de la description et de l’analyse des discours présentés dans la matérialité verbale du texte, à travers les parcours thématiques, en prenant les autobiographies comme des témoignages. Nous avons également investigué des marques de discours religieux, juridique, social et politique dans les productions discursives des étudiants masculins privés de liberté. Les analyses montrent que les individus, dont les témoignages ont été analysés, sont traversés par un contexte de violences domestiques qui constituent leur « lieu de mémoire » dès leur plus jeune âge. Il est à partir de la position-individu incarcéré que la culpabilité pour les crimes commis est attribuée à des situations diverses et, qu’il n’y a presque pas d’auto-culpabilisation, ce qui nous renvoie à un effet de (DE)culpabilité. Le discours de regret est, alors, constitué par des interdiscours religieux que nous renvoie aux effets de sens de changement, cependant, nos analyses nous montrent également qu’en grande majorité, même que la violence domestique ait été très souvent dans la vie de ces individus, ceux-ci ne se détachent pas de la formation discursive sexiste et/ou patriarcal que les constitue. En guise de conclusion, la recherche nous montre aussi l’excès de violence du travail policier, soit avec les individus déjà en privation de liberté à l’intérieur de la prison, soit dans l’approche ou le moment d’arrêt, ce qui nous révèle un écart entre la conduite réelle et ce qui devrait fonctionner comme sa position en tant qu’organe de sécurité légitimé par l’État.